roman

mercredi 28 décembre 2016

L'inconnue de Bagdad Café




Revenir sur la route 66 était non seulement indispensable mais nécessaire pour reprendre l’intrigue là où Black coffee l’avait laissée, soit à sa dernière étape, sur le ponton de Santa Monica Bay. Pierre Lombard, le mari de Lola, se précipitait alors vers un officier de police pour lui demander de bien vouloir contrôler ses papiers d’identité.


Nous avions donc, en perspective, un personnage qui se dévoile, et sur lequel nous avions tout à découvrir.
Revenir dans le passé de Pierre, c’était revenir à Amboy, là où le piège de David Owens s’était refermé, là où tout avait commencé.

"Ode héroïque dressée sur la route, le Roy’s Motel Café offrait au vent ses pompes à essence. Le sable du désert griffait leur métal, tourbillonnait, attaquait d’un même élan le congélateur rempli de glaçons. " 



Retrouver Patti et le Roy’s Motel Café ainsi que tous les personnages qui gravitent autour me permettait de revenir à la source même du mythe que j’avais créé, celui du tueur en série ayant opéré toute sa vie durant sur la Mother road.


"À l’intérieur du diner, chantant un printemps imbécile et frais, la voix de Lena Horne s’envolait d’un juke-box. Accoudée au comptoir, la soixantaine, Patti feuilletait un magazine. Des bouclettes fauves pétrifiées d’un excès de laque ornaient ses épaules. Depuis l’aube, l’établissement connaissait une forte affluence. À dix-neuf reprises, on avait interrompu la serveuse dans sa lecture. Un record à la haute saison. "

Si vous voulez en savoir plus sur l'histoire d'Amboy et du Roy's Motel Café, voici un blog en anglais passionnant à découvrir ici: 




Mais j’ignorais alors qu’une jeune femme avait réellement trouvé la mort dans ce secteur particulièrement désertique de la 66 : April B. Pitzer.
White coffee lui est dédié.
C’est au cours de mes recherches que je suis tombée par hasard sur ce site et que j’ai découvert celle que j’appellerais « la victime de trop ».  



Ce jour-là, en découvrant son visage, sa grande beauté, j’ai été troublée. D'abord, par le fait que nous avons quelques points communs (pommettes, bouche, regard, chevelure): elle ressemble à la jeune femme que j'étais au même âge (ci-dessous, une photo de moi prise par le photographe de l'Est républicain Serge Lalisse à Nancy dans les années 90)



J'ai aussi été bouleversée de découvrir que, la manière qu'à mon personnage David Owens d'approcher ses victime, était similaire à celle utilisé par l'homme qui a tué April.

April B. Pitzer était serveuse au Bagdad Café lorsqu’elle disparut en 2004 aux environs de Newberry Springs à un arrêt de bus. A cette époque, j'imaginais mon personnage déjà dans le secteur.



Nom : April Kurban
Numéro d’affaire : JP 31101963
Disparue depuis le 28 juin 2004, de New
berry Springs, Californie
Affaire classifiée : Disparition inquiétante
Date de naissance : 19 février 1974
Âge : 30
Taille : 1,78m
Poids : 55kg
Couleur des cheveux : Roux
Couleur des yeux : Marron
Race : Blanche
Genre : Féminin
Signes distinctifs : cicatrice du côté

gauche de la poitrine, absence de dentition supérieure, cicatrice au coude, à la lèvre. Peau moyennement claire.
État de santé : Bipolaire (sous traitement médical)
Habillement : Chaussures de sport ou sandales pointure 39
Bijoux : Collier indien en pierres turquoise avec deux plumes argent

Tout ce qui est dit dans le roman au sujet de cette jeune-femme est authentique, de la couleur de cheveux à la pointure des chaussures. J’ai simplement changé son nom (par égard pour sa famille), imaginé qu'elle avait croisé le vieux Dave, et j'ai accroché un collier à son cou pour la nécessité de l'histoire.


Dans cette triste et véritable affaire, depuis le début, la police est passée à côté du suspect numéro 1 - un homme plus âgé avec lequel elle avait une relation amicale. 
Un homme qui évoque vraiment le personnage de Dave. 
Un homme qui n'a pas agi seul.
Comme souvent dans ce genre d’histoire, la victime est présentée comme « coupable » d’un égarement, d’une négligence. Le moindre accroc à son casier judiciaire, un petit détail dans son dossier médical, une vie passée instable, et la voilà suspecte d’avoir couru à sa perte. Ainsi, la mère d’April a battaillé durant de longues années pour que la vérité soit enfin faite sur la mort de sa fille.


"April Kurban. Une jolie rousse – quoiqu’un poil trop maigre au goût du shérif – râleuse, aguicheuse. Patti, avec trente ans de mois. Si Beth Kurban souffrait de ne pas savoir ce qu’il était advenu de sa fille, les bruits qui couraient à son sujet la blessaient tout autant. April n’était ni une droguée ni une femme battue. Elle le jurait, main sur le cœur, le répétait sur les réseaux sociaux et aux membres bénévoles des organisations Let’s Bring Them Home, the Kristen Foundation et Texas Equusearch. Trois des incisives supérieures de sa fille avaient été brisées dans un accident de voiture et non par le poing d’un amant jaloux – accident dont April conservait aussi plusieurs cicatrices, sa tête ayant traversé le pare-brise.
La jeune femme était-elle enfouie là quelque part, avec des dents toutes neuves, à l’opposé du secteur où on la cherchait depuis des années ? "

En 2013, on retrouvait des ossements dans le désert. De nombreux sites de recherches et beaucoup de discussions associées sont toujours ouvertes au sujet de sa disparition. Voici un lien Unresolved Mysteries qui vous dirige vers une de celles qui m'ont intéressées, car il y est question d'Uncle Chuck, ce type du côté duquel la police a négligé d'enquêter.



April allait pencher sa chevelure sombre sur le récit, hanter de sa présence le récit de White coffee.  Elle allait aussi inspirer le séquençage du livre, associant une chanson et une saison particulière, son parfum d’été ou d’automne à l’histoire.
It might, as well, be spring...

Cliquer sur l'image pour écouter Lena Horne.



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